vendredi 4 mars 2011

LA REPRISE !!!

Après cette trève de 2 semaines, apparemment bien longue pour certains d'entre vous (et c'est une excellente nouvelle), nous avons le plaisir de vous retrouver à partir d'aujourd'hui.

Pour clore cette période de deuil sur le blog, nous dédions exceptionnellement ce message à notre Papy Henri, et non à maman.

Nous tenons à vous faire partager les textes émouvants qui lui ont rendu hommage lors de ses funérailles.
Nous espérons que vous trouverez, comme nous, qu'ils ont entièrement leur place ici, car nous avons mesuré ce jour-là à quel point chacun de ses enfants et petits-enfants ont hérité de ses valeurs.
Dont le caractère de Nicole qui nous enthousiasme ici tous les jours.

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CHRISTIAN

Lettre à notre papa à tous

La parole de mon père n’était pas forcement très longue, très prolixe. Elle était courte, utile, et bien pensée. Pour expliquer le sens de sa vie, j’ai simplement choisi une image : celle du sillon que l’on trace dans la terre.

Le Sillon a un sens, il indique une direction, le sens de la vie. Il n’est pas tourné vers le passé, mais vers l’avenir, vers les enfants, les petits enfants et les arrières petits enfants. L’avenir se construit sur l’éducation, la découverte et l’acceptation des autres.

Le Sillon est profond, il protège et donne la direction. Le Sillon, c’est la famille au sens large avec le premier cercle : les enfants et les petits enfants, les coussins et les cousines, les oncles les tantes. Mais c’est aussi le deuxième cercle : celui des amis.

La famille n’est pas statique, elle vit, elle bouge : un frère devient un oncle, un enfant devient parrain, un enfant devient père. Elle accepte sans condition les épouses et les maris qui s’intègrent à elle. Tout le monde est accepté. Elle est ouverte sur l’extérieure.

Le Sillon est tracé, il m’a donné une éducation et un sens à ma vie. Celui qu’aujourd’hui je redonne à mes enfants.

Mais la vie n’est pas un long fleuve tranquille et il le savait bien. Lui qui a connu, plusieurs drames dans sa vie. Son père décédé alors qu’il n’avait que cinq ans. Sa mère a dû élever sa fratrie de trois enfants  dans une petite ferme perdue dans les montagnes du Cantal. A cette époque, il a connu la faim et la privation. Il gardera toute sa vie le respect de la nourriture et de l’absence de gaspillage. Plus tard, après une période de vie en harmonie avec maman. C’est à nouveau des moments difficiles, un cancer, quelques semaines et à nouveau une vie bouleversée. Deux enfants adolescents à s’occuper, le mariage d’Alain et Claudette qu’il fallait quand même célébrer.

Mais la vie doit reprendre. La Famille se regroupe. Elle se rassemble pour passer ce moment difficile. Tout le monde est là, même ceux que la vie avait éloignés. Tout le monde met la main à la pate pour assurer la transition. Le Sillon protecteur est là pour nous préserver de ces moments insupportables de la vie. 

Mais papa, c’était jamais la tristesse, jamais la mauvaise humeur. C’était toujours la joie de vivre. Il aimait la vie et sa famille, son petit blanc, parfois plus que de raison (mais ça c’était lui), une plaisanterie avec toujours un petit sourire au coin des lèvres. Il savait que c’était important d’être heureux, lorsque l’on a ce choix. Car c’est bien un choix, une philosophie de vie qu’il nous a transmis. En plus de la famille, dans ce Sillon, il y a la bonne humeur et cette joie de vie.

Le dernier souvenir que je garderai de mon papa. C’est à chaque fois qu’il voyait un de ces petits enfants s’approcher de lui. Alors son visage s’illuminait de son merveilleux sourire et il lui tendait le doigt comme pour nous montrer le sens de sa vie.


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FRANCOISE


En pensant à Henri,
Des mots me viennent à l'esprit
Famille toujours, camaraderie aussi
Ils étaient au cœur de sa vie
Une vie bien ménée et remplie
Son cœur en nous, toujours vit
Nous lui disons un immense Merci.

Pour ses enfants, il était charmant
Et plus encore pour les Entrants
Belles-filles et autre gendre
Je pense pouvoir dire
Qu'il était notre père, tout simplement.

La vie pour Henri était un jeu
Pris cependant très au sérieux
De ses petits-enfants, était curieux
Et ses commentaires toujours judicieux.

Sur nous, son aile s'étend
Protectrice et bienveillante
De là-haut, nous regarde souriant
Nous recevons son souffle caressant

Que nos pensées portées par des vents légers

Le couvre de baisers

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TOUS LES PETITS ENFANTS (par Peggy)

Papy,
C'est étrange, maintenant que tu n'es plus là, nous avons plus de facilité à te parler.
Ces dernières années, nous avions  du mal à te cacher notre gêne face à ton affaiblissement. Nous étions distants car il nous était dur de te voir perdre de nombreuses facultés, qui faisaient de toi un papy admirable.
  
Tu étais un papy voyageur. Des destinations aussi diverses que lointaines, qui faisaient de toi, à nos yeux d'enfant, l'exemple même du globe-trotter.

Tu étais un papy sportif. Les kilomètres engloutis à vélo ou en courant ont toujours forcé l'admiration. Et tu resteras la bête noire dans l'esprit de nombreux joueurs de ping-pong.

Tu étais un papy taquin. Tu l’étais déjà parait-il avec tes neveux et nièces, et nous avons tous souvenirs de tes plaisanteries, des fois où sous ton air sérieux tu nous faisais croire toutes sortes de choses.

Tu étais enfin et surtout un patriarche. Dans le sens noble du terme. Un pilier, un homme qui a su construire une famille unie et impulser l'envie d'être ensemble. Et nous te promettons que nous ferons tout, nous tes petits enfants, pour préserver cette complicité qui nous rend fiers d'être des Rageade.
Merci pour ça, papy.  

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JOSE

Chers amis,
J’avoue que je suis heureux de partager avec vous le dernier voyage d’Henri. J’espère que mon expression d’heureux ne choquera personne, mais comme disaient quelqu’un en évoquant un départ : je vous quitte mais je ne vous abandonne pas car je crois aux forces de l’esprit. Et Henri avait beaucoup d’esprit.
Cet homme que j’ai connu à l’âge adulte m’a beaucoup apporté. Nos premiers rapports furent celui d’un père sage et d’une immense tolérance envers le petit portugais qui proposait de rendre heureuse sa fille.
Au long des années, il est devenu l’exemple d’un homme malgré l’adversité, à décider  d’être vivant et heureux, et a su transformer la perte d’une compagne dans la pratique de la patience et de la tolérance. Il a su transformer sa douleur pour devenir Epicurien. Il a toujours laissé libre de ses choix ses enfants  et parfois même effacer les obstacles pour découvrir des fenêtres vers la vie.
Son sens de l’équité fut remarquable le long de sa vie.
Et je souhaite que son départ soit pour les plus jeunes comme le départ d’un jardinier nous ayant légué une parcelle qu’il faudra continuer de cultiver avec son esprit de tolérance, d’équité et d’amour pour la vie. Tu as toute ma gratitude, Henri.
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Il manque le texte de Muriel. N'hésite pas à nous le transmettre, que nous puissions le rajouter ici.

3 commentaires:

  1. Je suis heureuse que vous décidiez, Peggy et Marion de consacrer cette reprise au départ de Papa. Pour moi, je dis simplement départ, il reste à mes côtés dans mon coeur. C'est bien de réunir les textes ici. Muriel pourrai nous le scanner son écrit que je retaperai à l'ordinateur. A ceux de notre famille qui n'étaient pas là, j'ajoute l'émotion de celui et celle qui lisait. Indépendamment de la foi, l'église, le recueillement, les textes lus permettent à l'émotion et au chagrin salutaire et aux larmes de s'exprimer. Chaque témoignage est à la fois différent. Je vous remercie de ces textes. Je n’avais pas assez de recul pendant ces jours là pour écrire quelque chose. J’étais quelque part sereine qu’il soit parti si paisiblement même si je ne m’étais jamais représenté ce jour là. J’étais pleine de comme il était devenu maintenant, même s’il ne parlait presque pas, il me regardait, me reconnaissais et suivait ma conversation. On essayait de marcher chaque jour, certains jours il ne le sentait pas, d’autres il commençait mais n’avait pas assez de force et on se rasseyait au bout de 2 pas. Je commence à rassembler sur un répertoire ordinateur quelques photos de lui avec trois ou quatre autres de la famille le même jour. Bien sûr sur plusieurs le visage est figé. Je vais remettre à la Chartreuse une clef USB et ils mettrons les photos de ces derniers mois, de la fête de Noël en particulier. Je suis passée hier à la Chartreuse. Mais c'est trop émouvant pour moi. Je n'irai pas souvent comme je l'avais pensé. Une dame qui était dans une chambre à 2 lits que je connais bien occupe sa chambre. Je suis restée dans la salle à manger à l'heure du gouter. Il y avait Marie France qui lui tenait compagnie les week ends, Mélanie, l'infirmière et Nicolas le seul "homme" de la maison, aide soignant.

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  2. Merci à tous et à toutes pour le partage de ces textes d'une authenticité et d'une émotion très intenses.... Je suis bouleversée de les lire, et j'ai le sentiment de faire un peu plus connaissance pour mon oncle Henri. Je ne suis plus triste ; José a raison : Henri était un épicurien. A travers vos mots, je réalise combien il est vrai qu'il vous a transmis autant de ces qualités que vous possédez tous et toutes, vous qui portez le nom de RAGEADE et vous, les conjoints et conjointes.
    Henri vous a appris à vous intéresser à ce qui est plus loin de vous et à ne pas craindre d'aller à la rencontre d'autres régions, pays.... Nous, les AMADON, sommes plus sédentaires ... Nous avons toujours admiré chez vous cette richesse intellectuelle que vous possédez qu'est la connaissance de l'ailleurs et de l'autre... Tout cela nous vient de nos racines, oui Christian, de tout ce que nos parents nous ont inculqué, appris, transmis. Quelle que soit la vie que nous avons eu chacun, notre plus grande richesse est l'unité de notre famille dont nous ne pouvons qu'être très fiers...
    Je vous embrasse tous et toutes ...
    Je vous le redis : c'est très beau et touchant tout ce que vous avez écrit... oui très très beau...

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  3. Grace à ces textes votre Papa continue de vivre dans notre imagination.- Lisette -.

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