samedi 29 janvier 2011

Message de LISETTE

Joyeux anniversaire ma chère Nicole, l'occasion de rappeler qu'ayant fait connaissance en classe de Seconde, notre amitié immédiate s'est transformée en cadeau de la vie ; dans cette classe, je t'admirais car tu étais aussi douée en français qu'en math, en langues qu'en sciences Nat ou histoire -géo, cela était très stimulant : "L'amitié est vertu"  affirmait Camus. 
Puis en faculté, nous entretenions une correspondance digne de Mme de Sévigné ! Et, lorsque tes lettres me parvenaient j'aurais pu écrire comme André Gide qui envoyait ses missives (également à Montpellier) à Paul Valéry : "Les lettres de toi sont comme des joies de l'existence." ; elles possédaient de l'énergie, du rayonnement et de la magie. Ce qui m'avait le plus étonné, c'était que tu passes l'été de tes 20 ans a aider les chiffonniers d'Emmaüs : quelle générosité! Toi qui me disais il y a quelques années : "je ne veux pas voler les 20 ans de mes filles ". Lorsque nous nous rencontrions, je raffolais d'écouter tes interminables propos au sujet de tes lectures, de tes activités, de  ce qui t'intéressait ; tes idées, tes opinions m'importaient et tu étais intarissable !... Ce qui m'amusait, c'est que tu pouvais passer des jours sans savoir la météo, seules comptaient les rencontres avec les autres pour lesquels tu es tolérante, disponible, prêtant toujours une oreille attentive.
Cette amitié a été jalonnée de moments très sympathiques : visite de Lyon, de la dune du Pilat, de la baie d'Arcachon, de Saint-Emilion où tes connaissances te transforment en guide hors pair. Autre sortie inoubliable avec José : la descente de l'Ardèche et le ski, et quelle coïncidence de se retrouver à Venise le jour de mes 60ans !!! avec José et Guy... et prochainement sur le chemin de Stévenson... ce qui me permet de terminer par une de ses citations : "Aussi longtemps que nous aimons, nous servons. Aussi longtemps que d'autres nous aiment nous pourrions presque dire que nous sommes indispensables et nul homme est inutile tant et aussi longtemps qu'il possède un ami ."
Je t'embrasse bien affectueusement ainsi que José et Guy se joint à moi.

Bon Anniversaire et ALLELOUIA !!!!!!
A écouter sur youtube...

6 commentaires:

  1. moi je me régale tous les jours.... et aujourd'hui particulièrement. Quelle belle preuve d'amitié, quelles belles citations et quelle vidéo magnifique et étonnante.
    Bravo !

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  2. Waouh! Je ne connais pas Lisette mais je l'aime! Son écriture nous saisit et nous envoûte ; j'ai savouré la dernière citation comme le plus délicieux des desserts et je la garde comme un cadeau... Merci pour le lien sur youtube! Comme c'est beau d'oser! Faisons-le plus souvent! ....
    Merci Lisette!

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  3. Comme c’est doux d’apparaitre « grand et fort » auprès de son amie. C’est un cliché, je suis très touchée. Autant beaucoup de périodes me paraissent très proches, autant la vie à Orange me semble très lointaine, sauf notre amitié. Je n’avais pas beaucoup d’amis à cette époque, timidité ? Peut être aussi des centres d’intérêt qui n’étaient pas ceux des autres. Je vivais dans une bulle, famille, études, amie Lisette, quelques 2 ou 3 autres mais c’est avec toi que le contact est resté. Pour te voir, je traversais Orange en vélo. Nous habitions une cité, cela n’avait rien de péjoratif à l’époque. Chez tes parents et ta grand-mère, c’était une maison, un immense jardin protégé de hautes haies contre le mistral. Tes parents discutaient bien avec moi aussi. J’avais oublié aussi que nous nous étions tant écrits. J’aimais écrire, comme ma grand-mère m’en avait montré la voie. Si j’étais timide au quotidien, je ne l’étais pas quand je voyageais. Le train avec ma grand-mère, c’était parler avec les vis-à-vis, à la fin du trajet, on était déjà en amitié. Mes études ont duré moins longtemps que les tiennes . Nous étions en internat à Lyon, à la Duchère, sur les hauteurs de Lyon, entre filles. Le soir, les weeks ends, nous avions de grandes conversations, nous sortions peu à Lyon. J’ai commencé à « vivre » ma première année de travail. J’ai déménagé 5 fois, j’avais plusieurs bandes. Mes collègues, je travaillais dans un grand bureau d’études, nous avions 30 planches à dessin. Je devais faire encore petite fille, je portais encore des couettes parfois. J’étudiais l’allemand, déjà au dessus de mon niveau. François était un chevalier servant très respectueux. Après les cours, on allait au restaurant, il aimait la Bretagne et la grande musique. Avec lui, j’ai connu des concerts dans les églises. Je l’ai vu la dernière fois le jour de notre mariage. Il y avait la bande de Marinella était entrée dans un laboratoire à l’Ecole Centrale où elle vient de terminer sa carrière. On sortait entre jeunes travailleurs et étudiants. C’est l’année où j’ai eu 20 ans. J’ai eu l’impression d’une grande liberté de mouvement, le monde nous était ouvert. C’est peut être le sens de ce que je t’ai dit pour les 20 ans de mes filles.

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  4. Une fois au travail, c’est vrai que cette question des vacances était un dilemme pour moi. J’ai commencé à travailler 3 semaines dès Juin en demandant 3 semaines de vacances pour faire un échange franco allemand en Normandie en tentes. C’était tenu par des alsaciens et des protestants. Ensuite, j’ai fréquenté des cercles protestants car je trouvais les échanges plus intéressants. Les Chiffonniers d’Emmaüs, c’est venu à partir d’une année plus tard. Peut être déjà le dilemme de travailler dans l’industrie. C’était ma part d’humanité. Chaque fois, nous entendions l’Abbé Pierre au moins une fois qui nous disait de prendre des engagements dans la vie pour politiquement réduire la pauvreté. La première année, j’étais près de Azay le Rideau. C’était des camps internationaux. Je suis revenue en stop avec une suédoise à Vertaizon et j’avais discuté avec intérêt avec Henri Souchal, ceux de Vertaizon apprécierons. Il n’avait pas bonne réputation mais c’est avec lui que nous avons parlé de cette première expérience. La 2e année, j’étais à Centralp Automatismes, plongée à fond dans le boulot, le soir aussi, le samedi matin. L’entreprise commençait. En octobre, les camps d’été étaient terminés, les chiffonniers fermaient les camps de l’été à Bourg en Bresse, ils étaient des hommes rejetés, avaient été souvent alcooliques, là ils vivaient dignes et nous ne buvions ni alcool ni bière. L’argent gagné servait à aider plus pauvres et plus faibles qu’eux. Il n’était pas facile de revenir ensuite à la vie ordinaire. J’ai passé le nouvel an suivant avec eux à Dijon, là encore l’Abbé Pierre était venu. Moi, petite souris, j’écoutais. Pourquoi dans ma vie ensuite n’ai-je pas pris d’engagement ? Celui d’Emmaüs était il trop grand et trop pesant ? Ou ai-je préféré la vie de famille sans d’immenses illusions pour pouvoir réformer le monde ? J’ai utilisé seulement mon bulletin de vote. La dernière fois un peu plus tard,à Nimes, avec Monique Levasseur. J’ai retrouvé des photos de ces 2 dernières périodes. Je crois que j’aurais aimé avoir des engagements à l’étranger, mais cela ne s’est pas fait. Ma vie professionnelle a été sur des rails.

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  5. Tes études ont duré plus longtemps. Je me souviens de ta première expérience professionnelle. Tu es partie à la Réunion. Je vais peut être caricaturer. On te demandait beaucoup d’arracher des dents. Tu as aussi découvert la voile. Tu as peut être regretter de rentrer au bout d’un an et de t’installer comme dentiste, te laissant influencer par la famille. Tu étais faite pour les grands voyages. Tu as fêté tes 50 ans sur toute l’année, réunissant tes amis rencontrés.
    Tu es gentille, mais je n’ai pas le sentiment d’être un bon guide touristique. Mon manque de synthèse et d’habitude à présenter me complexent surtout. Je lis avec plaisir aussi tes citations. Je m’arrête pour le moment, Petite Axelle n’a pas voulu faire la sieste, je l’ai occupé avec des comptines animées sur le i phone qu’elle découvrait. Nous allons aller faire un tour à la bibliothèque par ce temps pluvieux . Peggy et Olivier ont de la neige fraiche au Plat d’Adet au dessus de St Lary.
    Tendre amitié, quand tu nous tiens…

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  6. Moi aussi c'est avec intérêt que je redécouvre, plus en détail, maman, tes expériences avec les Chiffonniers d'Emmaüs.
    Si, tu es un bon guide touristique,d'ailleurs mes collègues ont regardé avec intérêt le guide sur Lisbonne que tu m'as imprimé et que je suis en train de lire (compil que maman a fait des notes prises depuis 30 ans sur l'histoire de Lisbonne + photos - mes collègues étaient très impressionnées).
    Je ne suis pas sûre, as-tu cliqué sur le lien de You Tube? C'est ce qu'on appelle une flash-mob. J'adore.

    Bisous à tous !

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