Ma chère Nicole,
A l’aube de tes 60 ans, je veux non seulement te souhaiter un très heureux et joyeux anniversaire, mais également prendre le temps de me souvenir d’une tendre et douce affection qui nous lie, telle celle de deux sœurs qui se sont hélas peu rencontrées à l’âge adulte mais dont les pensées n’ont pas cessé de s’accompagner au fil des années. Une compréhension mutuelle et une amitié sincère très profondes m’ont permis de savoir que tu serais toujours là pour moi si j’en avais besoin, que tu comprenais à demi-mots mes peines de cœur, mes soucis de santé et tout ce qui me touche.
Malgré nos contacts trop restreints, je pense très souvent à toi, à ta vie d’aujourd’hui, à cette douce complicité et immense tendresse que tu éprouves dans ta relation à tes enfants et petits-enfants. Je sais combien tout cela compte dans ta vie et quel bonheur tu en retires, pour en ressentir moi-même les mêmes émois.
Chaque âge, dans la vie d’une femme, lui apporte différents rôles, différentes joies, différents sentiments, ses peines aussi. Mais à l’âge de la maturité, chaque moment, chaque instant devient important, essentiel même, et l’on prend le temps alors d’en savourer chaque minute, de se délecter de ces petits plaisirs de la vie auxquels, auparavant, on n’attachait pas d’importance. Tout est magique et nous accumulons dans notre cœur des souvenirs qui nous resteront jusqu’à la fin de nos jours.
Nous avons eu tort de cesser un jour, par manque de temps ou pour toute autre excuse que nous nous trouverons toujours, d’entretenir notre correspondance écrite. J’aime te lire, j’aime ta manière de décrire les choses. Tu as cette qualité d’écriture qu’avait notre grand-mère Alexandrine, notre marraine. Cette grand-mère qui a été très présente dans mon éducation, que j’admirais, que je respectais, qui m’a appris beaucoup, était aussi un lien qui nous unissait. Elle existe encore bien sûr à travers nous deux.
Nicole, tu as toujours été présente lors de certains moments difficiles que j’ai vécus.
Tu étais notre aînée, notre « grande sœur » lorsque nous étions tous réunis plus jeunes, tes frères, mes frères et ma sœur et tu étais notre « mère courage ». Je t’ai toujours admirée, aimée. Dès que je pense à toi, me viennent avec ton image, ton visage rayonnant, ton sourire permanent, ta douce voix apaisante.
Tu es comme moi l’aînée de ta fratrie, tu as porté le poids de beaucoup de choses au cours de ta vie. Tu accompagnes ton papa d’une manière remarquable et honorable en t’oubliant souvent, j’en suis certaine.
Je te souhaite de penser un peu plus à toi dans les années à venir, en profitant de chaque moment de joie, de rire, d’amour, de tendresse, en t’épanouissant dans des activités que tu affectionnes, entourée de ta famille aimante et attentionnée.
Reçois ma tendre affection et mes vœux de bon et heureux anniversaire pour une journée inoubliable.
Je t’embrasse tendrement.
Eliane
Ah que c'est beau, bon, un blog, comme ça fait du bien un blog quand on lit le message de ma cousine Eliane, Tayanou pour ses commentaires, pour ceux qui n'ont lu tous les détails de ses messages. Les lettres de Eliane, c'est comme ça, aussi pour les choses difficiles, c'est beau à lire, après je me sentais toute petite, pas à la hauteur pour répondre, alors je répondais pas. C'est vrai qu'il y avait des situations compliquées. Regardez aussi son sourire. Quand elle parle, elle est comme ça. Elle dit tout le difficile et le bon avec ce sourire, elle interpèle les petits enfants. Ce blog va me permettre d'être aussi plus réactive à l'écriture et entretenir avec toi la fréquence de relation dont tu me parles. Ma situation d'ainée des petits enfants de la famille de Maman était privilégiée. Nos parents n'avaient pas pu étudier longtemps pour diverses raisons. Ma génération a pu accéder au bac d'abord, puis aux études supérieures. Je suivais bien scolairement et toute la famille en était fière. Je n'étais pas tout le temps avec vous non plus, donc pas d'usure, et quand nos familles se voyaient, c'était pour une relation de grande qualité dans laquelle nous les enfants nous baignions. Non ma vie a été facile. Pas de choc grave de santé. Le très grave et brutal a été le départ de Maman que j'ai évoqué. Vous avez été là pour ce passage. L'année suivante, il fallait faire face chaque jour, j'avais un travail professionnel passionant qui a été un peu soulagé et chaque midi je déjeunais avec Christian et Thierry, 40 mn, 20 pour déjeuner, 20 pour le jeu de master mind. Quand il y a des enfants ou ados, la réalité c'est vivre avec eux. Avec Claudette nous avions 25 ans et la vie devant nous. Aujourd'hui je donne à mon père du temps parce que je n'ai pas eu le temps de me séparer de Maman. C'est léger, ça bloque un peu l'emploi du temps, sinon je serai en vadrouille quelque part.
RépondreSupprimerLe temps de notre éducation était plus l'affaire des femmes de la maison. Tu aurais aimé que ton père s'implique plus je crois. Dans les générations suivantes les hommes sont plus présents.
Interruption excuse moi. 17H44 Céline se réveille de la sieste ma chère Marion. J'ai eu le temps d'aller à la conversation anglaise et revenir.
A tout à l'heure
Ouf, le commentaire était passé. Ce foutu réseau que déconnecte. J'aime bien cette photo de notre grand mère, la mère de Maman, toujours très figée sur les photos. Elle écrivait beaucoup, numérotait les pages, terminait sur les côtés. Quand elle venait à Rillieux la Pape, elle apportait 3 gousses d'ail pour en mettre dans la sauce de salade pour la circulation. Quand je voyage, je remplis la carte postale si j'écris ; j'ai donc une pile de cartes postales non écrites.
RépondreSupprimerAujourd'hui, je profite bien de la vie. Voir mes petits enfants et Marion et Peggy, c'est le bonheur. Céline, nous l'avons de temps en temps une semaine. Nous sommes alors toujours ensemble. Nous nous voyons tous les mois. Maintenant, je vais quelquefois prendre Axelle et la ramener à Château Cheval Blanc à St Emilion. C'est une des 2 propriétés les plus réputées de cette ville. Cela touche complètement à Pomerol. Si tu savais comme c'est beau, Eliane, de déambuler sur les routes des vignes, c'est tout en tournants. En ce moment, on taille. Parfois, il y a une brouette tonneau pour faire brûler les sarments. Ici, on les attache en brassée, on les met sur le barbecue pour griller les viandes. L'atmosphère dans les vignes est toujours différente. Le matin, encore de la brûme. On voit tout, les maisons de pierre que l'on appelle Château X, et cette ambiance je l'ai aussi quand nous allons avec Maryse jouer au tarot vers Puisseguin. Le seul risque est qu'un sanglier ou une biche sorte du bois ou de la vigne voisine.
Papa était en train de dîner. Pas causant comme d'habitude.Céline aime bien voir les mamies papy manger.Nous y étions aujourd'hui à ce moment là.Sa présence met en joie une partie des résidents. Nous partons demain soir pour St Cloud. Son papa qui joue beaucoup et sa maman lui ont manqué cette semaine où elle était un peu fatiguée.
Merci Nicole! Merci infiniment... Une phrase de ton premier commentaire restera gravée en moi parce qu'elle est d'une beauté inégalable et qu'elle m'a touchée en plein coeur : "Aujourd'hui je donne à mon père du temps parce que je n'ai pas eu le temps de me séparer de Maman"...
RépondreSupprimerTon deuxième commentaire m'a transportée du côté de St Emilion, au milieu des vignes, de ses paysages, de ses odeurs, de ses couleurs... Merci pour le voyage...
Je t'aime Nicole!
A bientôt.
Eliane
Eliane, j'ai lu récemment des lettres trouvées dans le grenier de la vieille maison, écrites par Alexandrine, et je te confirme, cela m'a fait penser à la manière qu'a maman d'écrire. J'aime beaucoup ton avant dernière phrase dans le message, disant à maman de penser à elle un peu plus, car maman tu fais toujours mille choses pour nous, non pas que j'aime pas quand tu nous bichonnes, au contraire j'adore ! Pour ma part les souvenirs que j'ai de l'arrière grand-mère sont : sa voix quand elle me chantait "il était une Dame Tartine", et puis une fois ou on était dans le train ou elle me montrait des bonbons blancs en me disant que c'était des bonbons "Vichy" ! C'est tout mais je suis fière de les avoir en tête car les cousins et Peggy eux étaient trop jeunes pour se souvenir.
RépondreSupprimerMaman c'est sympa de lire tes commentaires on revit l'histoire de la famille.
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